Comment est fait le nez ?
Le nez a pour particularité d’être une structure complexe en 3 dimensions « reposant sur le vide » et maintenue sur le visage par ses attaches osseuses ; sa laxité est liée à ses composantes cartilagineuses et tissulaires.
Expliquez-moi alors comment fonctionne le nez ?
Pour bien comprendre ce qui se passe, on peut comparer le nez à une maison : celle-ci présente un aspect extérieur avec un toit et une façade. A l’intérieur, il existe un couloir de circulation de l’air, ce sont les fosses nasales séparées en
deux par la cloison nasale. De chaque côté de ces couloirs s’ouvrent les petites portes des chambres sinusiennes.
Ainsi, tous les travaux (lire ici : intervention chirurgicale) affectant l’intérieur de la maison (cloison, cornets, sinus …) ne se traduisent par aucune modification de l’apparence de la maison (donc du nez). A l’opposé, les modifications esthétiques de la forme du nez ont peu de chance d’influencer la qualité de la respiration nasale, sauf parfois à la compliquer en cas de problèmes de cicatrisation.
- Le squelette du nez peut être considéré comme un toit, supporté par une cloison.
Les côtés du toit comportent une portion osseuse en haut, constituée par les os propres et les branches montantes des maxillaires supérieurs, et une portion cartilagineuse en bas (cartilages triangulaires). La cloison nasale est également
constituée de deux parties, osseuse et cartilagineuse. Deux arches cartilagineuses souples (les cartilages alaires), viennent enfin définir la pointe du nez et la columelle.
Il est ainsi classique de distinguer une portion fixe (la charpente osseuse et la majeure partie des cartilages triangulaires) et une portion mobile (les cartilages alaires et la partie basse des cartilages triangulaires).
- La peau recouvre cette charpente ostéo-cartilagineuse. Elle est très fine à la partie haute du nez puis s’épaissit au niveau de la pointe. Une analyse attentive doit lui être réservée. En effet une peau fine ne tolérera aucune anomalie et entraînera des gestes parcimonieux de résections cartilagineuses. Elle s’adaptera parfaitement à la nouvelle charpente.
Inversement une peau épaisse masquera une petite irrégularité de surface mais se drapera moins bien sur le nouveau squelette. La peau peut également parfois être responsable d’anomalies isolées : un rhinophyma est un gros nez en forme de poire avec hyperplasie majeure des glandes sébacées.
Quels sont les principes de l’intervention ?
Ainsi, le nez est composé d’éléments anatomiques multiples et complexes dont chacun peut être le siège d’une déformation, d’une altération inesthétique ou fonctionnelle, et peut faire l’objet d’un geste chirurgical précis (os, cartilage, cloison, muqueuse ou peau). Il est fondamental de considérer la rhinoplastie comme une chirurgie de volumes en sachant que la correction d’une région pourra entraîner à son tour la modification d’une région voisine (concepts d’anatomie morpho-dynamique). Par exemple, un geste isolé sur la pointe lui permettant de « tourner » vers le haut atténuera le dorsum et donnera une impression de correction de la bosse. L’acte chirurgical pourra changer les proportions du nez et/ou en modifier la forme.
- Changer les proportions, c’est reculer ou avancer l’arête, raccourcir ou allonger le nez, diminuer éventuellement la taille des narines. C’est en fait laisser au nez tout son naturel (« je veux me faire opérer mais je ne veux pas que ça change mon expression… »).
- Modifier la forme du nez, c’est agir sur la ligne de profil, ré-axer un nez dévié mais, le plus souvent, c’est corriger les anomalies de la pointe.
Dans la majorité des cas, les rhinoplasties de première intention sont des rhinoplasties de réduction, avec raccourcissement du nez et abaissement de la ligne de profil (bosse).